Bosnie-Herzegovine, abandon de 214 projets de barrages hydroélectriques
Au nom de la transition énergétique, 3000 projets de barrages hydroélectriques de toutes tailles devaient être construits à court terme dans les Balkans. En Bosnie-Herzegovine 214 d’entre-eux ne verront pas le jour. Le parlement de ce pays a fait annuler certains projets qui devaient être présents sur environ la moitié du pays. En partie financés par l’Europe, ces barrages sont une hérésie à l’heure du dérèglement climatique avec ses sécheresses répétées de plusieurs mois. Dans les Balkans, les proches du pouvoir se voient souvent attribuer les concessions. La corruption et le blanchiment d’argent sont des pratiques bien répandues dans ces pays où la croissance verte ne profite pas forcément à la population. De plus, les habitants des vallées sont fortement opposés à ces projets de barrages dont ils savent bien le risque encouru pour leurs rivières et leur mode de vie. A Kruscica les habitants se sont enchaînés au pont, ceux d’une autre commune ont détruit une canalisation d’amenée pour montrer leur détermination. Un grand nombre de manifestations ont eu lieu dans le pays tant et si bien que le 23 juin, le parlement de la fédération de Bosnie-Herzegovine adoptait un texte qui interdit désormais la construction de petites micro-centrales sur l’ensemble du territoire. La république serbe de Bosnie, deuxième partie du pays, veut suivre la même voie pour tenter de préserver ce qu’il reste des cours d’eau les plus sauvages d’Europe.
Dans les Balkans comme en France et partout dans le monde, les petites micro-centrales ont une production insignifiante au regard de ce que nous consommons (moins de 0,5 %) mais ont des effets très néfastes sur les milieux aquatiques les plus précieux qu’il nous reste, les têtes de bassins.
(photo : Balkan Rivers. https://www.facebook.com/balkanrivers)