X

Je me connecte

Email ou identifiant* Mot de passe* Je valide > Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Ma Newsletter
X

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Pour ne rien rater de l’actualité autour du magazine : sortie d’un nouveau numéro, d’une nouvelle vidéo, d’un nouveau produit dans le magasin, annonce des soldes, des expositions etc. Il est facile de se désinscrire à tout moment via le lien de désinscription présent dans chacun de nos emails. Je m'enregistre
X

Mot de passe oublié ?

E-mail*

Réservoir : la pêche en « washing line »

Venue d’outre-Manche, la technique de pêche en réservoir en « washing line » (littéralement « corde à linge ») est encore peu utilisée en France, bien qu’elle soit d’une redoutable efficacité. Cette technique consiste à suspendre une ou deux nymphes ou un ou deux chironomes entre la soie et une mouche de pointe flottante. De cette façon, les petites mouches peuvent rester longtemps immobiles à proximité de la surface, comme du linge accroché à un fil et tenter facilement les poissons en maraude dans le premier mètre sous la surface.

Par Philippe Collet

La technique du “washing line” se pratique avec une soie flottante, une soie intermédiaire lente, ou mieux encore une soie flottante à pointe intermédiaire. Cette dernière est alors dotée d’une pointe intermédiaire rapide d’environ un mètre de long qui permet de faire couler rapidement le bas de ligne et de placer les mouches au bon niveau en quelques secondes. Il existe sur le marché des soies spécifiques dans les marques Airflo ou Rio comme la Midge tip par exemple. Pour ma part, j’utilise maintenant des soies maison réalisées à partir d’une soie flottante sur laquelle est greffé et ligaturé, à l’aide d’un morceau de chaussette en backing tissé, un morceau de vieille soie intermédiaire. Leur avantage est que la connexion est solide, sans surépaisseur et que la soie se tend bien en ligne. Je peux ainsi choisir des soies flottantes qui me conviennent bien. Il est aussi possible d’ajouter un polyleader intermédiaire rapide, boucle dans boucle au bout d’une soie flottante. Le montage est plus polyvalent, le posé est plus délicat du fait de la dégressivité du bas de ligne et l’immersion de la pointe de la soie est moins rapide. Le montage avec un polyleader ne se place toutefois pas aussi vite en position de pêche et est à réserver aux soies de petite taille.
Certains jours, les soies flottantes à pointe intermédiaire sont d’une efficacité redoutable. Elles permettent de caler le montage au bon niveau très rapidement. D’autres fois, il vaut mieux utiliser une simple soie flottante pour des pêches discrètes sur un plan d’eau lisse ou à contrario une soie intermédiaire lente si par exemple le vent est trop fort ou en plein travers. En “washing line”, on utilise couramment une soie de taille 7, parfois de 8 si le vent se met de la partie. On peut aussi descendre en 6 voire 5, mais il est alors plus difficile d’envoyer trois mouches dont une dernière souvent assez volumineuse et non lestée assez loin.


Le bas de ligne

En “washing line”, le bas de ligne diffère un peu de ceux utilisés habituellement dans les autres techniques réservoir : la distance entre la dernière nymphe et la mouche flottante de pointe n’est pas obligatoirement très importante. Avec une soie à pointe intermédiaire, le bas de ligne type est constitué de deux mètres à 1,20 m de 22 à 18 centièmes entre la boucle de la soie et une première potence de 20 cm. La potence est réalisée avec ce premier brin de fil. On place ensuite un autre brin de fil, de diamètre équivalent ou légèrement inférieur, avec lequel on forme une deuxième potence. L’espacement entre les deux potences est compris entre 1,50 m et 90 cm. On place enfin un dernier brin de fil, d’un diamètre toujours équivalent ou inférieur pour terminer le montage. La longueur de ce dernier brin est souvent assez courte, entre 1,20 m et 80 cm, l’objectif étant de réussir à bien étaler un bas de ligne terminé par une mouche flottante moins propice à tendre l’ensemble qu’une mouche lestée. La longueur totale du bas de ligne sera conditionnée par l’humeur des poissons, la clarté de l’eau, les capacités de lanceur du pêcheur et son placement par rapport au vent. Lorsque l’on pêche en barque, le vent dans le dos, il ne faut pas hésiter à laisser le vent porter un long bas de ligne. Attention toutefois à la distance ménagée entre la première mouche de potence et la mouche de pointe. Car il faut être capable d’épuiser le poisson avec une canne de 10 pieds soit environ 3 mètres.
Si l’on rencontre des difficultés pour étaler un train de trois mouches, soit du fait d’une technique encore hasardeuse, soit à cause d’un vent de face trop fort, il peut être utile de réduire radicalement la longueur de son bas de ligne en retirant une mouche et en ne réalisant donc qu’une potence. Avec des poissons éduqués il est souvent préférable de n’utiliser que deux mouches. Même si cette configuration limite les possibilités d’essais pour trouver un modèle de nymphe ou de chironome efficace, il vaut toujours mieux pêcher correctement avec un bas de ligne à deux mouches que de s’emmêler continuellement avec trois mouches.


Le fil

En “washing line”, il est préférable d’utiliser du fluorocarbone plutôt que du nylon car ce dernier coule naturellement et permet de placer rapidement les mouches au bon niveau. De plus, le fluorocarbone est moins visible sous l’eau, plus raide et moins sujet à s’emmêler. Il ne faut pas avoir peur de pêcher avec des diamètres relativement importants, car les touches sont souvent violentes et les casses peuvent devenir trop fréquentes si on pêche en deçà du 16 centièmes. Avec une soie intermédiaire ou à pointe intermédiaire, surtout si cette dernière possède peu d’élasticité, le bas de ligne devra être nettement plus fort qu’en soie flottante où il est possible de descendre en diamètre lorsque les conditions de pêche nous contraignent à affiner le montage.

La technique

La technique consiste à poser le bas de ligne le plus proprement possible, c’est-à-dire bien droit. Avec une soie flottante, il peut être nécessaires de réaliser une tirée sèche sur la soie après le posé, pour noyer le fil. Avec une soie intermédiaire ou à pointe intermédiaire le bas de ligne coule presque instantanément. Une fois les mouches posées, si ce dernier est bien tendu, il convient de ne rien faire d’autre qu’attendre. La touche d’un poisson attiré par l’impact des mouches sur l’eau, se produit souvent juste après le posé, une fois le bas de ligne coulé.
Les jours où le plan d’eau est ridé par le vent, il faut laisser celui-ci tendre la soie sans autres animations. Il se forme alors une large boucle de soie qui tire doucement le train de mouches à proximité de la surface. Les poissons peuvent aussi bien s’emparer d’une des deux mouches coulées que de la mouche flottante, très efficace car accrochée à un brin de fluorocarbone noyé.
Les jours de grand vent, on utilise une soie intermédiaire lente qui permet de propulser plus facilement le train de mouches et de se soustraire immédiatement à une dérive de surface trop rapide. La soie intermédiaire va progressivement couler, entraînant doucement les deux nymphes ou chironomes vers le bas. La technique est parfois redoutable. Il suffit de poser et d’attendre de se faire arracher la soie des doigts. Si cela n’est pas le cas, il faut la tricoter et attendre de nouveau. De cette façon, la mouche flottante de pointe coule et si elle est bien graissée ou montée avec de la mousse, remonte en surface comme un bouchon. Lorsqu’un poisson vient tourner autour de cette dernière sans la prendre, il peut être judicieux de réaliser un tricotage rapide pour la couler et l’animer juste sous la surface pour qu’elle lève une petite vague. Le poisson aura souvent du mal à résister à ce type d’animation et se piquera tout seul sur la mouche en mouvement.
En “washing line”, la mouche de pointe flottante ne se contente pas de soutenir les nymphes, elle prend souvent du poisson du fait qu’elle est reliée à un bas de ligne coulé sous la surface qui ne laisse aucun trait disgracieux sur l’eau. Avec sa taille assez élevée, cette mouche attire de loin les poissons. S’ils la dédaignent, ils aperçoivent alors les nymphes idéalement placées. Il est courant d’enregistrer une touche violente sur les nymphes ou les chironomes après un marsouinage sans suite sous la mouche de pointe.
L’intérêt de cette pêche réside dans la relative immobilité des mouches. Au cours de leur émergence qui se fait par paliers successifs, les chironomes, ont tendance à rester suspendus, immobiles, à un niveau donné. Ils ne se tortillent que ponctuellement et font de grandes poses. Les truites éduquées ne se font plus duper par des mouches trop mobiles qui font le yoyo sous la surface. Cette technique permet donc de les leurrer beaucoup plus facilement, même avec un fil de gros diamètre. La détection des touches se fait en observant le déplacement de la soie ou la coulée de la mouche flottante selon le sens dans lequel la truite a pris les mouches.
A tout déplacement anormal de l’une ou de l’autre, il convient de répondre par un ferrage immédiat en relevant légèrement la canne tenue jusqu’alors horizontalement dans l’axe de la soie ou, lorsque la soie forme un ventre sur l’eau, en la déplaçant horizontalement dans le sens opposé à la dérive de la ligne.
Très souvent la touche est violente et le poisson se prend tout seul en arrachant la soie des doigts du pêcheur. Le ferrage est alors superflu, car il induirait une casse quasi systématique.

Les mouches

La mouche de pointe doit être suffisamment flottante pour ne pas couler définitivement à la moindre tirée. Elle doit être capable de remonter comme un bouchon lorsqu’on l’a tirée sous l’eau. Outre Manche, le “washing line” est pratiqué le plus souvent avec un booby en pointe ou avec deux nymphes situées entre deux boobies, la pêche à quatre mouches étant courante en barque. Le booby, avec ses deux yeux en mousse, a la particularité de flotter particulièrement bien. Il peut être avantageusement remplacé par un alevin flottant plus discret mais néanmoins très visible. Pour des pêches plus discrètes et imitatives, si les poissons ne sont pas intéressés par un booby ou un alevin flottant, on peut utiliser une mouche en poils de cervidé que l’on graisse régulièrement. On choisira un modèle de mouche flottant bien, dont la taille sera adaptée à la taille du fil utilisé et des mouches suspendues sous la surface.
Les mouches suspendues entre la soie et la mouche de pointe sont le plus souvent des chironomes ou des petites nymphes de types pheasant tail ou diawl bach.Si l’on souhaite que le montage se tende très vite, notamment quand on pêche en soie flottante, on utilise des chironomes lestés par une toute petite bille de laiton voire de tungstène ou un hameçon fort de fer. Je préfère opter pour un hameçon fin de fer lesté pour un meilleur piquant sur les touches discrètes.

Cet article << Réservoir : la pêche en « washing line » >> est lié au numéro suivant :